Coronavirus : des impacts économiques, aussi à terme

Par Julien Semninckx  - 28 février 2020 à 16:02 

Chaque jour apporte son lot d’évolutions sur le coronavirus et sa propagation. Des impacts qui touchent toute la planète et l’économie mondiale. L’économie belge et bruxelloise n’est pas épargnée.

 

Sans avoir différencié Bruxelles des autres régions, la Fédération de l’industrie technologique Agoria a déjà sondé ses membres, dont des fabricants de machines-outils ou de produits technologiques, sur la problématique du coronavirus. « Il en ressort que 75 % des répondants estiment qu’ils vont avoir des problèmes dans les prochains mois », indique Frederik Meulewaeter, external Relations officer d’Agoria dont les membres occupent plus de 300.000 travailleurs.

« Deux tiers des répondants font également état de problèmes d’approvisionnement depuis la Chine (pièces détachées, produits) et 71 % s’attendent à en rencontrer dans le futur. Nos membres nous ont indiqué que certains navires chinois n’arrivaient plus dans les ports belges et que des trains-cargos étaient annulés. Ils ont aussi évoqué les prix des vols-cargos qui grimpent en flèche. Comme il y a moins d’avions qui volent vers la Chine, les capacités se réduisent et le jeu de l’offre et de la demande fait que les prix augmentent. »

Des inquiétudes partagées chez Elak Electronics, un magasin d’électronique de 750 m² situé au centre de Bruxelles depuis 40 ans. « Nos fournisseurs, qui commandent tous en Chine, signalent que des usines ont fermé, que d’autres ne répondent pas, ou n’ont repris que très lentement leur activité avec 10 % des travailleurs », signale Carla Lenoir, responsable du service Comptable.

« Pour l’instant, il n’y a pas d’impact car tout le monde dispose d’un stock-tampon de pièces électroniques de rechange, mais je crains que l’impact sera plus grand qu’on ne le pense dans quelques semaines. On ne peut qu’attendre et subir. On dépend tellement de la Chine qu’on le ressent directement. Voici quelques années, une usine de composants électroniques y avait fermé à cause d’un tremblement de terre, les prix ont aussitôt grimpé de 10 à 15 %. Mais cela peut baisser aussi vite, dès que la production est relancée. »

 

Du côté de Fedustria, la Fédération belge de l’industrie textile, du bois et de l’ameublement, on se veut rassurant : « Nous n’avons encore reçu aucune information concrète de la part de nos entreprises-membres concernant des dysfonctionnements de la chaîne de production ou des problèmes de livraison à cause du coronavirus », indique la responsable de communication Katja De Vos.

Des soucis d’approvisionnement sont par contre signalés par la Fédération de l’industrie alimentaire belge : « Nos entreprises ressentent effectivement un impact du coronavirus, principalement en termes de commandes qui sont annulées et des livraisons au départ de la Belgique que ne partent pas », indique Fabienne Lahaye, communication Advisor au sein de la Fevia.

« Il y a un souci d’approvisionnement et de disponibilité pour les emballages. Il s’agit entre autres de boîtes métalliques, par exemple des boîtes de biscuits, et de certains emballages de luxe comme les emballages dorés pour les chocolats. » Et d’ajouter : « On s’attend certainement à un impact indirect dû au fait que les Chinois voyagent moins et achèteront moins de produits belges. Le canal ‘duty free’ est aussi impacté, et tout particulièrement les produits de chocolats qui se vendent dans les aéroports. Le commerce, via ce canal, est fortement ralenti par la diminution du trafic de voyageurs. »

Qu’en est-il justement du tourisme à Bruxelles ? « Pour l’instant, on a quelques annulations, mais l’impact n’est pas significatif car le tourisme chinois ne représente qu’1,5 % des nuitées en cette période de l’année », précise Rodolphe Van Weyenbergh, secrétaire général de Brussels Hotels Association. « À partir d’avril, il y a davantage de touristes chinois mais cela ne dépasse guère les 5 % de nuitées à Bruxelles. »

 

Pour rappel, le SPF Affaires Étrangères déconseille temporairement tous les voyages dans la province du Hubei et recommande de reporter les voyages non essentiels vers les autres provinces chinoises (à l’exception de Hong Kong).

Le SPF Santé publique, dans un FAQ consacré au coronavirus précise que « les coronavirus se propagent par l’intermédiaire des êtres humains et des animaux. Ils ne survivent pas bien en dehors du corps. Et certainement pas sur du carton, du matériel d’emballage ou d’autres objets. Nous n’avons aucune raison de penser qu’il en aille autrement pour ce nouveau coronavirus.

 

En collaboration avec EEN, Beci a mis en ligne un site web d’information à jour concernant le coronavirus, à la destination des entreprises. Vous y trouverez une info pertinente et facile d’accès, en anglais, ainsi que des conseils. Pour plus d’info, cliquez ici. Nous mettons également à votre disposition une affiche, avec quelques conseils simples de prévention pour vous et vos employés. Vous pouvez la télécharger ici.

 

Partager