En 2020, pour la première fois de l’histoire, une exposition universelle se tiendra au Moyen-Orient, plus précisément à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. La Belgique, dans un pavillon écologique, sera bien entendu présente.
« Connecting minds, create the future » : connecter les esprits pour créer l’avenir. Tel sera le thème central de la prochaine expo universelle, qui se déroulera à Dubaï du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, et dont le retentissement semble prometteur : l’émir de Dubaï, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, a d’ores et déjà annoncé que « Dubaï étonnera le monde, plus hyper-connecté que jamais, en proposant une vision renouvelée du progrès et du développement, basée sur le but et l’engagement partagés ». Un accent sera par ailleurs mis sur des thématiques comme la durabilité et la mobilité, tout en insistant sur les investissements autour de la croissance économique, l’environnement, l’immobilier et les affaires publiques. Enfin, Dubaï entend miser sur une image d’un monde arabe tolérant et ouvert, évoquant même frontalement la question des droits de l’homme, si délicate dans la région. Une vaste organisation qui devrait déboucher sur la création de près de 300 000 emplois !
Un pavillon belge révolutionnaire

D.R.
Forcément attentive à l’évolution de ce marché en vogue, la Belgique ne sera pas en reste. Notre pays se présentera sous un pavillon écologique (« verdurisé » pour l’occasion) en forme d’arche de cinq étages, capable d’accueillir 20 000 personnes au quotidien. Un bâtiment conçu par la société Besix et confiée à l’architecte louviérois Vincent Callebaut. Nommé Green Ark, cet espace, ambitieux et pensé pour produire plus d’énergie qu’il n’en consomme sera aussi là pour démontrer l’unité belge – Flamands et francophones ensemble, donc – et comprendra, outre un centre d’affaires, un parcours d’exposition, des boutiques de souvenirs, des espaces pour déguster nos spécialités culinaires, et même une brasserie gourmande avec terrasse.
Un marché atypique…
Si, sur papier, le menu est alléchant, l’approche du marché émirati – et plus largement, de ses pays voisins –, vu ses différences avec le monde occidental, ne s’improvise pas pour autant. En témoigne François-Xavier Depireux, CEO de LD Export. Expert basé sur place depuis quelques années, il jouit d’une expérience non négligeable dans le domaine de l’export : « C’est important de soulever la question de la distinction de nos marchés respectifs, car pour la plupart des entrepreneurs belges, les marchés arabes sont critiqués, parce que méconnus voire intrigants. Or, la vision qu’on peut avoir depuis Bruxelles du monde musulman est déformée, remplie d’amalgames, de préjugés et de stéréotypes. En réalité, les Arabes ont été sérieusement touchés par les tristes événements qui se sont passés chez nous. Et il me plaît aussi de rappeler que la femme ici joue un rôle important. Elle est active et travaille ! »
…centré sur l’humain
Régulièrement conférencier, prolixe et inspirant, M. Depireux, sait de quoi il parle lorsqu’il évoque l’un des marchés actuels les plus actifs et concurrentiels du monde. « Il y a plusieurs choses essentielles à savoir, avant d’envisager des échanges de produits ou de services avec ces pays. L’élément majeur, c’est d’entretenir ces relations d’affaires en privilégiant les rencontre et le face-à-face. Car pour les Arabes, qui rechignent par exemple à utiliser l’e-mail comme on le fait si facilement en Occident, tout passe par la confiance et les sentiments. Dubaï est très particulier : on y recense 206 nationalités et à peine 10% de la population est issue des Émirats. Donc, vous vous retrouvez souvent à traiter avec des Libanais, des Jordaniens, des Palestiniens… »
Une approche graduelle
Autre point essentiel, la détermination : « Arriver là-bas simplement en proposant sa marchandise, son prix et en proposant à des clients de l’acheter ou non, c’est illusoire, car vous vous retrouvez sur place avec le même produit que peut proposer à côté de vous un Brésilien, un Chinois ou un Portugais. Le scénario idéal, c’est de venir une première fois sur place pour discuter avec votre interlocuteur, parler de tout et de rien, de la famille, etc. Cette démarche initiale est primordiale pour la suite. Il faut bien saisir qu’il y a une façon différente de voir les choses : eux ont le temps ; nous, nous avons la montre en main. Avant de faire des affaires, c’est même bien d’y séjourner à plusieurs reprises. Mais bon, c’est un bel endroit, peu coûteux depuis Bruxelles, et il y a des promotions en permanence, donc l’investissement n’est pas énorme. De toute façon, sauf rare exception, tout ne peut se faire que par étapes. »
Les Émirats Arabes Unis en bref
. Population : 10,4 millions d’habitants (12 % de nationaux)
. PIB : 433 milliards de dollars US
. PIB/hab. : 41.476 dollars US
. Taux de croissance : 2,9 %
. 1er aéroport mondial en trafic international de passagers
. 4e producteur pétrolier de l’OPEP
En savoir plus : En marge de l’expo Dubaï 2020, Beci et coordonnera une mission économique EEN – organisée par plusieurs partenaires européens du réseau – à Dubaï, du 30 septembre au 04 octobre 2019. Un prochain séminaire sera organisé : surveillez notre agenda sur www.beci.be.
Contact : Sybille Motte, International Trade Advisor – Tél. 02 563 68 54 – smo@beci.be.
Paroles d’exportateurs
Lionel Wajs, COO (Chief Operating Officer) de Plastoria, s’occupe depuis plusieurs années d’articles pour grandes marques de luxe, et commerce notamment avec les Émirats. En plus de contacts téléphoniques et virtuels, il effectue trois à quatre visites « de courtoisie » par an sur place, à l’instar de ses clients, qui se déplacent au même rythme dans notre capitale. Il confirme les propos de notre expert : « Il y a clairement une dimension très personnelle et axée sur le contact humain. Bien sûr, il est question d’intérêt économique – quoi de plus logique dans le monde des affaires –, mais avec eux, le relationnel est vraiment capital. Certains, là-bas, seraient parfois même prêts à perdre de l’argent pour garder un client avec qui ils s’entendent bien. Car une fois qu’ils ont adopté leurs clients, ils sont capables de se battre corps et âme pour les garder ! »
Dubaï 2020, ce sont des chiffres faramineux : 6,5 milliards d’euros de fonds publics, 7,5 milliards de fonds privés, 45 000 chambres d’hôtel, 25 millions de visiteurs… De quoi confirmer l’essor économique impressionnant régnant là-bas. Des manques sont-ils encore à combler ? « Bien sûr ! Il y a une pénurie cruelle de compétences locales, très peu de qualification sur le marché, et donc, de main-d’œuvre ! », rétorque François-Xavier Depireux. « Leur vision reste sur le long terme. On continue à bâtir encore énormément. Par exemple, pour l’ensemble du pays du golfe, il y a en ce moment 225 constructions en cours de centres hospitaliers (cliniques, etc.). Donc, pour tout ce qui est construction, soins de santé, machineries, produits pharmaceutiques ou compléments alimentaires, il y a encore des choses à faire. De même dans des milieux comme l’agro-alimentaire, l’hôtellerie, l’ingénierie, la restauration…
« C’est vrai qu’on pourrait parfois se demander si ce développement peut encore durer », reprend M. Wajs. « Peut-être qu’on atteindra un seuil, mais dans l’état actuel des choses et face à ce que j’observe, ce marché a encore beaucoup d’opportunités. Notez qu’à cet égard, les Arabes peuvent être très imaginatifs ! »
Participez à notre mission économique à Dubaï, on vous donne rendez-vous au carrefour de l’Europe et de l’Asie, terre d’opportunités business !
Plus d’infos : https://bit.ly/2ZAYisw