Le 28 novembre dernier, chez Beci, le ministre Didier Gosuin présentait le nouveau dispositif d’aides aux entreprises, dans la lignée de l’annonce gouvernementale faite en mars 2017. Des aides parfois méconnues…
En ce dernier mercredi de novembre, plusieurs dizaines d’entrepreneurs étaient venus écouter Didier Gosuin, le Ministre bruxellois de l’Emploi de l’Économie, ainsi qu’un panel de cinq intervenants. Le moment était important puisqu’après plus d’une décennie, la réforme des aides aux entreprises s’officialisait. « Le dispositif datait et devenait inadapté, car trop lent. L’heure est au dépoussiérage, avec un nouveau fil rouge et de nouveaux objectifs nous permettant de mieux envisager l’avenir », entamait Didier Gosuin, avec sa fougue habituelle.
Le digital, enfin !
D’emblée, le ministre évoquait la mise en place d’une nouvelle plateforme numérique (Mybusinesspass, voir encadré), créée pour simplifier les démarches administratives, rendre les demandes d’aides plus accessibles, lisibles et forcément plus utilisées. « Il fallait oser cette réforme », commentait son artisan. « Cette plateforme, via son aspect digital, aidera tout le monde. Elle est le fruit d’un travail de coordination entre l’administration et les partenaires privés. Il nous fallait un regard critique pour revoir ces aides, certaines semblant parfois si inadéquates qu’elles n’ont… jamais été utilisées en dix ans ! Ou très peu, comme l’aide au recrutement. »
Par ailleurs, certaines aides seront transférées, comme celles consacrées aux entreprises subissant des travaux publics – désormais reprises dans le cadre d’une ordonnance spécifiques aux chantiers en voirie – ou encore les aides en matière d’énergie, qui migreront vers un mécanisme géré par Bruxelles-Environnement, en collaboration avec les fédérations patronales.
E-commerce, coworking et pré-activité
Rappelant que notre monde économique change à tout vitesse, Didier Gosuin a ensuite détaillé les fonctionnalités du site, précisant que cette réorganisation s’inscrivait dans une rationalisation des outils économiques de la Région bruxelloise, qui a notamment vu des organes comme Atrium, Impulse et Brussels Invest & Export (BIE) s’unir au sein de la nouvelle Agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’entreprises (ABAE, mieux connue sous le nom hub.brussels). « Les besoins des entrepreneurs sont aujourd’hui très variés », ajoutait-il. « C’est aussi pour cela qu’il fallait un dispositif plus facile et utilisable en permanence. Puis, cette modernisation va permettre l’octroi de nouvelles primes, dans l’e-commerce notamment où, reconnaissons-le, Bruxelles était un peu à la traîne. À présent, les PME s’y retrouveront mieux grâce à ces conditions allégées, et certains domaines seront encouragés. » Comme le coworking, qui bénéficiera de sa prime, tandis qu’une bourse de pré-activité sera créée.
29 millions alloués par an
Didier Gosuin a rappelé que ces modifications étaient une suite logique à la réforme récente des aides à l’emploi : « Notre but est de continuer à aider et encourager tous les entrepreneurs, même s’ils sont de plus en plus nombreux. Des balises continueront bien sûr d’exister. Mais les effets se ressentent déjà, puisque nous traitons plus de 4000 dossiers, et le chiffre devrait encore grimper. Et c’est logique, vu le nombre d’opportunités encore à développer ou à saisir, en marge de la croissance qui a repris au sein de notre capitale. Cela, grâce au travail d’une législature où on a gommé quelques erreurs et optimisé nos moyens (29 millions alloués annuellement vers les PME). Et ce, rappelons-le, dans un cadre de règles qui reste limité : les lois européennes en la matière sont strictes, nous ne faisons évidemment pas toujours ce que nous voulons. » Le ministre a aussi mentionné l’importance du soutien global à l’économie circulaire qui, dans le cadre du développement durable, jouira de conditions préférentielles
« Des soutiens formidables »
Cinq entrepreneurs expérimentés, ayant déjà bénéficié de subsides régionaux, ont ensuite témoigné de leur expérience avec l’administration. Parmi eux, Sébastien Curnel, de Joy Joyn, une start-up orientée vers des solutions digitales pour la mobilité, ou encore Julien Vandeleene (Bepark), dont la société en constante évolution demande ponctuellement des aides (consultance, commerce extérieur…). Ce dernier conseillait ainsi « de ne pas demander des aides à n’importe quel moment, et de bien les cibler en amont, en adoptant si possible une stratégie adéquate ». Naomi Smith, œuvrant dans l’économie sociale (Envie Atelier, qui emploie d’anciens chômeurs), se félicitait de ses récents débuts, parlant « de soutiens formidables et d’experts à l’écoute, (l’)ayant toujours bien aiguillée ». Alain Gillieaux, administrateur délégué de RVB (fournisseur de robinetterie haut gamme), ne disait rien d’autre : « Ces aides nous font gagner un temps précieux, ce qui est idéal pour booster sa société. »
Dans ce contexte, le rôle de Beci est d’être aux côtés des entrepreneurs pour répondre à leurs questions ou les aider à trouver l’aide qui correspond le mieux à leur besoin.
Mybusinesspass : une plateforme originale
La plateforme Mybusinnesspass, qui offre donc un accès simple et privilégié à différentes aides privées et publiques dans la capitale, fonctionne de manière assez originale, avec des « pass » délivrés selon l’itinéraire entrepreneurial de chacun. Le premier, le Pass Fly, est spécialement conçu pour les nouveaux entrepreneurs, ayant lancé leur société depuis moins de trois ans. Le second, le Pass Sail, aide les entreprises de plus de trois ans à passer à la vitesse supérieure. Le troisième, le Pass Back on Track, sera utile à une entreprise en perte de vitesse ou faisant face à quelques difficultés, afin de faire rebondir l’activité. Enfin, le Pass Relay se destine aux entrepreneurs désireux de passer le relais dans les meilleures conditions possibles.
On l’aura compris, chaque « pass » a été imaginé pour couvrir l’intégralité des objectifs de base de l’entrepreneuriat, en proposant du conseil, de l’information, des outils (dont un « testing » pour lutter contre les discriminations), des programmes d’accélération ou encore du réseautage. Le tout impliquant des partenaires actifs en accompagnement, en coaching, en emploi et formation, en financement ou en localisation. Bref, de quoi entreprendre !
Info : Numéro d’information 1819, disponible du lundi au vendredi de 8h30 à 13h, et le mardi de 17 à 19h30.
E-mail : info@1819.brussels. L’infopoint 1819 (chaussée de Charleroi 110, 1060 Bruxelles) est ouvert de 13 à 17h.