Beci estime l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi à plus de 52.000
Sur la base des données des enquêtes hebdomadaires de Beci auprès des employeurs et des analyses de la BNB, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi sur le marché du travail bruxellois atteindrait les 52.000 unités.
Au moment où l’activité économique reprend à Bruxelles, la question se pose de savoir comment le marché du travail va continuer à évoluer dans les semaines et les mois à venir. Au niveau national, environ 1,3 million de demandes ont été présentées pour chômage économique temporaire. Si on exprime ce chiffre en salariés équivalents temps plein (ETP), cela revient à 800.000 ETP.
« Au niveau bruxellois, l’on compte environ 160.000 hommes et femmes en situation de chômage économique temporaire, dont 20 %, soit environ 32.000 d’entre eux, risquent de se retrouver au chômage permanent dans les semaines et les mois à venir », analyse Olivier Willocx, administrateur délégué de Beci.
À ce nombre, il faut ajouter celui des emplois intérimaires perdus : selon les chiffres de Federgon, la baisse du nombre d’emplois intérimaires en avril a été drastique et plus encore à Bruxelles (-27%) qu’en Wallonie (19%). Actuellement, sur le marché du travail bruxellois, le secteur de l’intérim aurait perdu 50% de ses effectifs. Sur les 60.000 ETP restants, 15 à 20 % supplémentaires, soit 10.000 emplois, risquent maintenant d’être perdus.
Si nous prenons également en compte les pertes d’emplois imminentes, qui sont aujourd’hui estimées à environ 10.000, nous arrivons à une estimation globale de 52.000 chômeurs supplémentaires à Bruxelles dans les 4 à 5 prochains mois.
Beci souligne que ces chiffres n’incluent pas le « risque de contamination », selon lequel les fournisseurs qui se retrouvent en difficulté influenceront l’emploi au sein d’entreprises clientes. Cette analyse n’intègre pas le risque de délocalisation de l’emploi vers d’autres régions.
Cette estimation concerne le circuit officiel du travail et ne tient pas compte des personnes exerçant des activités au noir qui se retrouvent sans revenus (l’économie au noir à Bruxelles est évaluée à 20% du PIB). Nombreuses d’entre elles dépendent désormais de colis alimentaires distribués par les CPAS bruxellois.