Relancer l’économie à Anderlecht : interview de l’échevine Elke Roex
Confrontée à la crise du coronavirus, Anderlecht a pris une batterie de mesures pour soutenir ses commerçants – au nombre de 2.300 dans cette vaste commune, la troisième de la Région bruxelloise par la taille et la population : affiches distribuées dans les commerces, protections aux caisses installées avec l’aide du fablab de Citydev (comme à Forest), liste des restaurants et commerces qui livrent à domicile, sur le site de la commune (comme à Forest, Berchem, Ixelles…).
« Une prime communale n’était pas envisageable ; vu le nombre de commerces et en fonction de nos moyens, cela n’aurait pas eu beaucoup d’impact. Sur ce plan, nous comptons sur la Région », explique Elke Roex (SP.a), échevine du commerce. « En termes de fiscalité, nous n’avions pas non plus beaucoup de leviers. Nous n’avons pas de taxe sur les enseignes, ni sur les terrasses. Nous avons suspendu pour trois mois les redevances pour les marchands ambulants et réduit de 25 % la taxe sur les nightshops, qui n’ont pas droit à la prime régionale puisqu’ils restent ouverts. Nous avons également renoncé temporairement à percevoir les loyers des commerçants installés dans des propriétés communales, comme l’a fait le Foyer Anderlechtois. »
L’initiative la plus originale est peut-être la création d’un groupe WhatsApp pour tenir les commerçants rapidement informés : « Malgré la fracture numérique qui concerne certains d’entre eux, la plupart utilisent au moins un smartphone et connaissent WhatsApp. Nous avons constaté que ça fonctionnait mieux qu’une newsletter. De la même façon, nous avons organisé une permanence par Skype au guichet d’économie locale. »
Évoquant l’après-confinement, Elke Roex annonce d’autres initiatives : « Nous allons mandater un bureau pour développer rapidement un plan de relance, promouvoir le commerce local et inciter nos habitants à retourner dans leurs magasins. Mais, même après le confinement, on sait que ce sera difficile, notamment en l’absence d’événements publics. Beaucoup de commerçants, notamment dans l’horeca mais pas seulement, font de meilleures affaires quand il y a de l’animation. »
Enfin, l’échevine n’exclut pas l’idée des chèques-commerces développée à Ganshoren et Berchem, mais l’envisage avec prudence : « Le Westland Shopping Center, implanté à Anderlecht, possède déjà son propre système de bons d’achat. Quant aux petits commerçants, on doit examiner avec eux l’intérêt et la faisabilité de tels chèques, notamment en termes de charge administrative. Pour le reste, c’est encore un peu tôt pour évoquer des mesures précises, mais on y travaille. »