Relancer l’économie à Schaerbeek : interview de l’échevine Lorraine de Fierlant
Schaerbeek, c’est plus de 130.000 habitants : autant dire une ville dans la ville. Ce sont aussi plus de 2.400 commerces implantés un peu partout sur le territoire. Pas de grand centre commercial, mais de multiples noyaux dont ceux du Quartier Brabant, de Schaerbeek-Centre, Dailly, Helmet, Josaphat… Et peu d’enseignes, sinon des franchisés, précise l’échevine de l’Économie, du Commerce et des Classes moyennes, Lorraine de Fierlant (Liste du Bourgmestre).
Pour soulager les commerçants qui ont dû fermer, la commune a décidé de les exonérer d’une série de taxes pour la durée du confinement : taxes sur les étals et terrasses, sur les surfaces commerciales supérieures à 400 m², sur les marchés, etc. Par ailleurs, les loyers ont été suspendus pour ceux qui occupent des locaux communaux. Quant aux bureaux, ils sont de toute manière exonérés en-dessous de 80 m².
« Au total, la perte de recettes est déjà estimée à 420.000 euros et dépassera certainement le demi-million », témoigne Mme de Fierlant. « Mais je considère que nous sommes malgré tout privilégiés par rapport à nombre d’entreprises. Nous avons pu maintenir tout le personnel communal, sans recours au chômage économique. »
La taille de la commune et le nombre de commerces ne permettait guère d’autres mesures de soutien pendant le confinement. En revanche, Schaerbeek va investir dans la relance : « Nous avons réservé 370.000 euros, dont 300.000 euros de nouveaux fonds pour un projet de type chèques-commerces. » Un projet toutefois différent de ceux envisagés à Ganshoren, Berchem ou encore Forest : « Il ne s’agit pas de convertir des primes existantes, mais bien de nouveaux montants ; nous ne prévoyons pas non plus d’en faire un dispositif permanent, mais limité à une période de relance. L’idée est de créer un relais : un premier achat dans un commerce local donnera droit à une réduction de 10 euros dans un autre commerce de la commune. »
Ces chèques ne seront pas non plus liés à des critères de durabilité, « même si c’est important », précise l’échevine. « Ce n’est pas le moment d’imposer des critères, environnementaux ou autres, à des commerces qui ne les ont pas anticipés. Les seules conditions seront d’être en règle avec les réglementations communales. » Ces chèques seront en outre réservés aux commerces qui ont dû fermer, « pas l’alimentaire, ni les pharmacies ».
Reste une enveloppe de 70.000 € de dépenses non consenties (pour des événements annulés) : « Nous voulons les réutiliser pour des actions de communication et de mise en valeur du commerce local. Nous prévoyons déjà un effort particulier autour de Noël. »