À 52%, la mobilité reste de loin la plus grande préoccupation des entrepreneurs, et donc la priorité du gouvernement bruxellois, mais perd pas moins de 23% en importance (contre 75% en décembre 2019). « C’est un constat sans précédent dans le domaine de la mobilité. Depuis 2013, la mobilité a augmenté en priorité année après année de près de 80% en 2019. Cette baisse s’explique par le verrouillage et le télétravail de longue durée qui est encore la norme dans de nombreuses entreprises bruxelloises aujourd’hui. » explique Ischa Lambrechts, coordinateur Business Innovation chez Beci.
Concernant la mobilité des salariés bruxellois, la moitié des répondants (48%) constate un changement dans le comportement de déplacement de ses salariés. Dans ce cas, il s’agit principalement d’une augmentation du télétravail et / ou des horaires flexibles (64%).
Les employeurs sont prêts à faciliter de nouvelles habitudes. Le télétravail est le grand gagnant pour changer les comportements de mobilité. Plus de 86% des répondants indiquent qu’ils souhaitent également investir dans le télétravail à l’avenir.
« Même si le télétravail est encore une conséquence directe des mesures sanitaires dans de nombreuses entreprises aujourd’hui, il est clair que les employeurs y voient une mesure durable à l’avenir », déclare Ischa Lambrechts. « Il est positif de voir que les employeurs voient le télétravail comme une solution de mobilité, mais sa mise en œuvre structurelle sera un défi. Pour une organisation, mettre en place le télétravail structurel est très exigeant. Près de 30% (28%) des entreprises interrogées indiquent donc que le télétravail sera l’un des défis RH les plus importants à l’avenir », explique Ischa Lambrechts.
On constate également un report des transports publics vers la voiture (53%) et un report des transports publics vers le vélo (32%). Les transports publics sont donc clairement le grand perdant.
34% des employeurs souhaitent continuer à promouvoir le vélo après la crise. Pendant le confinement, les employés ont commencé à utiliser davantage le vélo et moins les transports en commun pour leurs déplacements à Bruxelles. Le gouvernement a répondu à cette tendance en installant rapidement des infrastructures pour vélos. « Rapide ne veut pas dire bien pensé. La sécurité routière est essentielle pour les usagers actifs. Si l’on veut convertir cette tendance en un véritable changement de comportement, il faudra se concentrer sur la sécurité et les infrastructures durables, par exemple en séparant les pistes cyclables au lieu de simples marquages au sol. » fait valoir Ischa Lambrechts.
La transformation digitale s’est accélérée en raison de la crise. Pour 19% des entrepreneurs bruxellois, la transformation numérique devrait devenir l’une des priorités du gouvernement bruxellois (8% en 2019%). Dans le même temps, les employeurs indiquent que trouver du personnel qualifié dans les nouvelles technologies est l’un des défis majeurs des RH (27% des répondants).
« L’accélération de la transformation digitale pose à la Région de Bruxelles-Capitale plusieurs défis : les demandeurs d’emploi répondent-ils aux besoins du marché du travail bruxellois ? Déjà aujourd’hui, nous constatons un décalage entre l’offre et la demande de qualifications. Comment le gouvernement bruxellois compte-t-il combler cet écart ? La Région possède-t-elle une gouvernance digitale et une stratégie pour suivre les évolutions du marché ?», précise Olivier Willocx.
« Tout comme la reprise bruxelloise dans son ensemble, ce défi doit être relevé en collaboration avec le marché privé. Les développements dans le domaine se produisent si rapidement qu’il est nécessaire de les suivre de près. C’est au tour du secteur privé maintenant », conclut Olivier Willocx.