Depuis 2021, Molenbeek for Brussels 2030 (MB2030) est en compétition pour le titre de Capitale Européenne de la Culture 2030, aux côtés de Bruges, Courtrai, Gand, Louvain, Namur et Molenbeek.
L’approche participative, inclusive et pro-active de MB2030 a permis d’atteindre la deuxième phase de sélection. Les villes de Gand, Courtrai et Bruges n’ont pas su convaincre le jury européen. Seuls Louvain, Namur et Molenbeek se retrouvent dans la phase finale.
Le rapport du jury (voir annexe1) est particulièrement encourageant quant à la démarche novatrice et créative de Molenbeek et au travail accompli ces trois dernières années.
Ce travail a été rassemblé dans un premier dossier de candidature (bidbook) remis au jury européen, qui a évalué ce document (également en annexe2).
Il existe plusieurs arguments spécifiques pour lesquels il est essentiel pour Molenbeek — et par extension pour Bruxelles — d’être élue Capitale Européenne de la Culture en 2030, surtout en ces temps particuliers. Nous énumérons ci-dessous les critères les plus importants et joignons également une étude économique (également en annexe3), réalisée à l’issue de l’année où Leeuwarden fut Capitale Européenne de la Culture (ECoC).
La Commission européenne parle dans ses rapports et présentations d’un retour sur investissement de 3 à 6 fois, selon les éléments pris en compte, incluant le chiffre d’affaires supplémentaire dans les secteurs culturel, créatif et artistique, ainsi que dans le tourisme et les médias. Cela inclut également l’amélioration du profil international de la ville, la stimulation de la créativité sur le marché du travail et le renforcement des infrastructures culturelles. Dans le cas de Molenbeek, cela comprend l’importance de la diversité, de l’entrepreneuriat et de la cohésion sociale pour la Belgique et l’Europe. Concrètement, les rapports d’évaluation d’anciennes Capitales Européennes de la Culture mentionnent des retombées économiques allant de 180 à 350 millions d’euros.
Croissance touristique : Le titre de Capitale Européenne de la Culture entraîne souvent une augmentation significative du tourisme. À Molenbeek, cela pourrait s’exprimer via des initiatives en design ethnique et mode. Par exemple, après avoir été désignée ECoC en 2010, la ville de Turku (Finlande) a connu une hausse de 20 % des arrivées touristiques par rapport à l’année précédente. Pilsen a connu une augmentation de 15 % dans les trois années précédant son année ECoC.
Création d’emplois : Le secteur créatif et culturel, ainsi que les événements socioculturels, peuvent stimuler la création d’emplois. À Molenbeek, cela pourrait représenter des emplois dans les ICC (industries culturelles et créatives), intégrant diversité et l’inclusion des publics éloignés de l’emploi. À Pécs (Hongrie), ECoC 2010, environ 500 nouveaux emplois ont été créés dans les secteurs culturels et de services.
Renforcement des infrastructures culturelles : Être ECoC conduit souvent à des investissements importants dans les infrastructures culturelles. À Molenbeek, on pense notamment à la Brasserie Van den Heuvel et a Kanal. Par exemple, la rénovation du Théâtre National de Timisoara (Roumanie) a été achevée à temps pour son année ECoC en 2023.
Engagement communautaire : Les événements ECoC impliquent généralement les communautés locales, favorisant un sentiment de fierté et d’appartenance. Le centre de diversité de Molenbeek peut influencer positivement Bruxelles et toute la Belgique. Des villes européennes comparables à Molenbeek démontrent qu’une population jeune, diversifiée et créative peut devenir une ECoC. À Marseille-Provence en 2013, plus de 1 000 événements communautaires ont été organisés, mobilisant des milliers d’habitants.
Régénération urbaine : La désignation ECoC accélère souvent les projets de régénération urbaine. Molenbeek compte des complexes industriels tels que Belvue ou Delhaize qui peuvent bénéficier du statut d’ECoC via des espaces de fabrication et de création. Par exemple, à Liverpool (2008) ou Rijeka (2020), d’anciennes zones industrielles ont été transformées en quartiers culturels dynamiques, attirant nouvelles entreprises et habitants.
Amélioration des espaces publics : Les villes investissent dans l’amélioration des espaces publics pour accueillir les événements culturels. Molenbeek dispose de parcs et d’espaces publics qui profiteraient d’un tel programme. Riga 2014 ou Wrocław 2016 ont revitalisé plusieurs parcs et places publiques, améliorant ainsi la qualité de vie urbaine.
Renforcement du profil international : Le titre de Capitale Européenne de la Culture renforce le profil international d’une ville, confère de la confiance à ses citoyens, les rend fiers de ce qui a été accompli collectivement et favorise un tourisme et des investissements durables. Molenbeek, avec sa base diversifiée, a besoin de l’attention européenne pour consolider sa place parmi les villes bénéficiant de jeunes populations créatives et inclusives. Donostia-San Sebastián 2016 a connu une croissance continue du tourisme et des investissements économiques plusieurs années après son année ECoC, ainsi que des programmes pour surmonter les questions liées à la place des minorités culturelles et linguistiques.
Héritage culturel : Les programmes culturels initiés dans le cadre d’une ECoC laissent souvent un héritage durable, avec des événements devenus annuels. Par exemple, la parade « Zinneke » de Bruxelles 2000, le Carnaval d’été de Rotterdam 2002, ou encore le Festival des Lumières de Pilsen, lancé durant son année ECoC en 2015, continuent d’attirer les visiteurs chaque année.
Liens utiles :
Mesure finaleLeeuwarden-Frise 2018 (anglais)
Étude Parlement européen – 2013