La crise de 2024 a durement frappé les entreprises bruxelloises, avec une hausse des faillites et la perte de milliers d'emplois. Face à ce constat, Beci se retrousse les manches à travers le CEd Relance, un centre qui soutient les entrepreneur·es en difficulté.
L’année 2024 a été particulièrement rude pour l’entrepreneuriat en Belgique. Selon Statbel, en un an, 11.549 entreprises ont dû cesser leur activité, soit une augmentation de 7,2 % par rapport à 2023. Bruxelles enregistre une augmentation bien plus marquée que les autres régions du pays, avec une hausse des faillites de 15 % contre seulement 6 à 7 % ailleurs. Les secteurs les plus touchés restent les mêmes : cafés, restaurants, traiteurs, mais aussi la construction, la coiffure et la pâtisserie. Le poids des coûts de production, notamment dans l’alimentaire, se fait particulièrement ressentir chez les commerçant·es.
La crise frappe particulièrement fort, car au-delà des fermetures, c’est la perte de 27.187 emplois qui est engendrée par les faillites. Ces chiffres soulignent l’urgence d’un accompagnement de qualité pour soutenir les entreprises en difficulté.
Se relancer avec le CEd
Face à ce bilan, Beci y répond avec le Centre pour Entreprises en Difficulté (CEd Relance), soutenu par la région bruxelloise. « Nous ne faisons pas de l’accompagnement au sens strict, mais nous sommes en première ligne », explique Eric Vanden Bemden, responsable de la communauté Entrepreneurship chez Beci. Le CEd Relance met en relation les entrepreneur·es avec des expert·es en droit, comptabilité ou fiscalité pour leur apporter des conseils pratiques. Chaque mois, les ateliers du cycle de formation « Prévention/Relance » leur permettent d’anticiper et de gérer au mieux leur situation financière.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’après le rapport d’activité annuel du CEd Relance, plus de 40 % des demandes concernent des problèmes de trésorerie, et un tiers porte sur l’arrêt ou la liquidation d’activité. Les 27 % des requêtes restantes sont liées à des difficultés financières, qu'il s'agisse du paiement de la TVA, de l'ONSS ou d'autres obligations, ainsi que diverses autres problématiques.
Miser sur la prévention et la formation
Le CEd Relance plaide pour une meilleure anticipation des difficultés, car agir en urgence ne suffit pas. « Trop d’entreprises attendent d’être au bord du gouffre pour demander de l’aide. Pourtant, des signaux d’alerte sont visibles bien avant : des retards de paiement, une trésorerie tendue, ou des difficultés à régler la TVA ou les cotisations sociales », explique Eric. Ces signaux indiquent une situation qui peut encore être redressée si une action précoce est engagée.
Le conseiller en entreprise insiste également sur la nécessité d'une meilleure formation pour les entrepreneur·es, afin d'éviter les erreurs coûteuses dès le lancement de l’activité. « On a encouragé des personnes à entreprendre sans bases solides, comme si on leur donnait un permis de conduire sans passer d’examen », critique-t-il. Depuis la suppression de l’obligation d’accès à la gestion pour les entrepreneur·es en région bruxelloise, il estime que trop de nouvelles entreprises se lancent sans préparation suffisante.
Entreprendre à Bruxelles
Eric Vanden Bemden reste optimiste quant à l’avenir de l’entrepreneuriat à Bruxelles, à condition de renforcer la préparation et l’accompagnement des entreprises. Si la crise de 2024 est sévère, elle doit aussi être un signal d’alarme pour une mobilisation collective en faveur des entrepreneur·es. Il est impératif que les entreprises aient accès à des outils et à un réseau solide. Pour cela, il invite la Région de Bruxelles-Capitale à continuer de soutenir le CEd Relance.

Eric Vanden Bemden est responsable de la communauté Entrepreneurship et conseiller en entreprise chez Beci. Entrepreneur au départ, il a rejoint la Chambre de Commerces de Bruxelles en 2016. Son parcours l’a amené à s’investir dans la relance des entreprises en difficulté, puis à se tourner vers l’accompagnement des start-ups et des entreprises.
Contact : evb@beci.be