À l’heure des grandes mutations numériques et sociétales, comment réinventer nos modèles de management ? Le Forum AION 2025, co-organisé par Aion, Beci, EEN et la CCI France Belgique, a ouvert le débat à Bruxelles.
L’IA, la confiance, les tensions géopolitiques… et l’amour même, la question n’est plus tant « qui » dirige, mais « comment ». Ce 24 avril, expert·es et dirigeant·es se sont retrouvé·es à Bruxelles, au Mix, pour décortiquer le leadership à l’épreuve d’un monde incertain. Pour la troisième édition du Forum AION, rendez-vous annuel dédié aux transformations économiques et managériales, trois panels ont jalonné la journée, autour d’un fil rouge : repenser les modèles managériaux à l’ère des bouleversements sociétaux et numériques.
L’Homo Digitalis
« Vos client·es ne sont plus des Homo Sapiens, mais des Homo Digitalis. » Le ton est donné par Thierry Geerts, CEO de Beci, lors du premier panel consacré aux mutations numériques. Pour lui, les leaders doivent adapter leur entreprise au monde actuel. L’intelligence artificielle, dit-il, peut augmenter l’efficience des équipes jusqu’à 80 %, à condition de l’embrasser pleinement. Il ajoute : « Nous sommes dans la quatrième révolution industrielle. Celles et ceux qui ne s’adaptent pas sont les seul·es vraiment menacé·es. »
Même diagnostic pour Chris Peeters, CEO de Bpost Group, qui appelle les gouvernements à créer un cadre favorable au progrès, pendant que les entreprises repensent leur manière d’être. « En tant que leader, vous devez penser au confort des personnes avec lesquelles vous travaillez », résume-t-il. Valentino Megale, professeur à la Rome Business School et entrepreneur, renchérit : dans l’ère de l’IA, « le message, c’est la question, pas la réponse ». Il plaide pour une régulation claire et rappelle que l’humain doit rester au centre.
Vers un management de confiance
Le deuxième panel de la troisième édition du forum plaide pour une véritable « culture de la confiance ». Un message repris par Laurent Provost, CEO d’Automation & Robotics SA : « Sans confiance, aucune stratégie ne tient sur la durée ». Selon Diane Faybsztein, directrice de la communication & Market Intelligence chez Nestlé, le management participatif reste central, sans pour autant garantir la réussite : « Ce n’est pas parce que nous sommes sûr·es que cela marchera que cela se passe comme prévu. »
Pour Olivier Onghena-’t Hooft, CEO de Ginpi, il est temps de revoir nos priorités : « La plupart des leaders sont obsédés par les résultats, pas par la façon dont on y accède. Ça devrait être l’inverse. » Et il pousse le cran plus loin : « Le vrai leadership, c’est de savoir aimer les gens. » Pas d’un amour naïf, précise-t-il, mais d’une capacité à soutenir, à porter, à élever les autres
Quelle ambition pour l’Europe ?
Enfin, le troisième panel s’est penché sur la compétitivité européenne. Peut-on encore créer des champions continentaux ? Là encore, l’adaptation managériale est au cœur du sujet. Pour Nico Bogaerts, directeur du développement stratégique chez SD Worx, le succès repose sur la capacité à adapter sa façon de diriger aux différentes réalités locales : « Le secret, c’est de savoir adapter son management à chaque pays. Un modèle unique ne suffit plus, il faut comprendre et respecter les contextes nationaux. »
En résumé, le Forum AION 2025 a montré que face aux bouleversements actuels, le leadership doit évoluer. Plus humain, plus flexible, plus à l’écoute.