Booster l’entrepreneuriat, accompagner ceux qui osent…

23 avril 2024 par
Philippe Beco

Avec ses différents programmes établis, en phase de lancement ou en gestation, BECI entend jouer pleinement son rôle d’accompagnement des entrepreneurs. Mais la chambre veut aussi contribuer très concrètement à la structuration d’un écosystème ‘starters’ harmonieux et efficace, intégrant tous les acteurs qui comptent à Bruxelles.


MeDoFly, le programme d’accélération de BECI. Cornaqué par Alain Heureux et mis en œuvre par Eric Vanden Bemden, il se divise en trois volets . Le Me consiste en une série de conférences-rencontres inspirantes – les scale up nights – avec des scalers qui ont réussi. La partie Do propose un accompagnement par des experts dans 10 domaines clés. Trimestre après trimestre et sur une période de trois ans, la partie Fly évalue avec les entreprises les progrès accomplis en leur donnant accès aux ressources des réseaux – très riches – de BECI et du Réseau Entreprendre Bruxelles.


Nous vous présentons ici les nouveaux participants. « Nous en sommes à la troisième cohorte », explique Alain Heureux. « Enrôler une entreprise au juste moment de son développement pour qu’elle puisse bénéficier au maximum de l’accompagnement reste un exercice délicat. Les critères d’appréciation de la maturité d’une entreprise et de sa ‘scalabilité’ varient selon les secteurs. Or nous nous voulons ouverts à tous les types de business, high tech ou pas », poursuit-il. « Mais nous avons déjà beaucoup appris des éditions précédentes. La maturité moyenne augmente. Notre objectif reste d’épauler des starters ambitieux qui aspirent au prochain stade de leur développement, ou des PME qui stagnent depuis un moment ».


Sur les 17 dossiers pris en charge depuis le lancement de MeDoFly, 15 sont toujours actifs, dont 5 sont en réel décollage, explique encore l’expert qui ne compte pas s’arrêter là. Il travaille déjà sur une 4e cohorte. Il a aussi entrepris d’asseoir périodiquement autour d’une même table l’ensemble des acteurs de l’écosystème d’accompagnement bruxellois, de BeAngels et BeCentral à Google, finance&invest.brussels, Agoria, Unizo, start it @KBC et une dizaine d’autres encore, incubateurs compris. « Chacune de ces organisations reçoit une foule de candidatures auxquelles, en vertu de critères de sélection qui leur sont propres, elles ne peuvent toutes répondre. L’idée est de s’aider et de fluidifier les échanges entre nous afin que l’écosystème travaille plus harmonieusement, de façon plus structurée et que chaque entrepreneur en quête d’accompagnement soit dirigé vers la meilleure structure en fonction de son dossier ».


Avec BECI, Alain Heureux a aussi entrepris de mettre sur pied un programme d’accompagnement pour les entrepreneurs qui se lancent. « Tous les mois, 1200 nouvelles activités sont enregistrées par des porteurs de projets. Une partie d’entre eux se veulent ‘freelancers’ et chercheront juste à subvenir à leurs besoins. Mais les autres ont souvent une ambition entrepreneuriale à laquelle nous pouvons contribuer utilement, ne fût-ce que pour diminuer le taux d’échecs ». Le 15 avril, la chambre lance ainsi son premier programme « Starters » étalé sur 8 semaines. En collaboration avec l’EPFC (Enseignement de Promotion et de Formation Continue), et avec le soutien de Becode, Odoo et d’autres encore, il apportera aux porteurs de projets les notions essentielles de la gestion (comptabilité, vente, marketing…) et les familiarisera aux outils digitaux.


Le dirigeant de la Virtuology Academy évoque encore son implication dans la création prochaine d’une communauté d’acteurs regroupés autour du thème de l’innovation, dans le cadre de BECI 3.0. Il aborde aussi son projet d’une communauté des ‘chevaliers blancs’, qui se pencheront sur le soutien financier possible aux ‘bons’ dossiers d’entreprises en procédure de réorganisation judiciaire (PRJ). Une façon de concrétiser une certaine vision d’un capitalisme de soutien et de proximité. Mais de tout cela, on vous reparlera plus tard...


Ils ont rejoint MeDoFly…

MODS

·       En deux mots : MODS développe des modules en bois qui s’assemblent afin de créer la structure d’un décor. Durables, ils peuvent ensuite être aisément démontés sans laisser de traces sur les cloisons. Au départ vendus ou loués à des théâtres, ils ont depuis trouvé d’autres usages dans l’événementiel ou la mise en place de structures éphémères, comme les stands d’animation, les pop-up stores ou l’aménagement de bureaux.

·       Pourquoi MeDoFly : « MODS était précédemment logée dans une autre société consacrée plus largement à la transformation et l’usinage du bois et qui fonctionne très bien. Nous avons aujourd’hui extrait l’activité MODS et ses brevets déposés à l’international pour en faire un business autonome et lui donner également toutes ses chances. Le projet est éprouvé, le modèle aisément réplicable et nous voulons maintenant booster sa commercialisation. Nous voulons aussi internaliser toutes les activités que sous-traitions jusqu’ici, en recrutant une cinquantaine de personnes dans les trois ans », explique Julien De Visscher, son fondateur.  

·       Premier retour : « Une session de 3 heures par spécialité, c’est forcément un peu court pour mettre au point une stratégie et répondre à toutes les questions. Idéalement, chaque participant devrait bénéficier de 3 heures de plus en individuel. Mais les orateurs sont tous pertinents. J’ai particulièrement apprécié les modules marketing et innovation ».


Good & Good

·       En deux mots : À la faveur d’un congé sabbatique après une carrière de 30 ans dans des grandes entreprises, Martine Bayens s’essaye en 2022 à la fabrication du kombucha, boisson pétillante fermentée non alcoolisée. Encouragée par son entourage et avec l’aide de Nicolas Vandijck, elle lance alors Mani Kombucha, la marque sous laquelle elle commercialise 4 variétés à base d’une infusion des meilleurs thés verts. Elle travaille avec 5 grossistes-distributeurs en Belgique et au Luxembourg.

·       Pourquoi MeDoFly : « Alain Heureux et Eric Vanden Bemden nous ont proposé de rejoindre le programme à un moment opportun. Même si nous nous percevons plutôt comme une start-up qu’une scale-up, le succès a été très vite au rendez-vous et le moment était opportun pour nous demander ce que nous devions conserver et ce que nous pouvions encore améliorer », confie Martine Bayens.

·       Premier retour : « Nous avons beaucoup apprécié les modules marketing, stratégies et financements. Les outils permettent vraiment de structurer la réflexion. Les intervenants rencontrés jusqu’ici étudient au préalablement les différents cas, ce qui permet d’aborder très vite les points pertinents. Chacun dans le groupe s’intéresse au cas de l’autre. Eux aussi, avec leur background très différent du nôtre, nous challengent constructivement ».  


Resortecs

·       En deux mots : Pionnier du recyclage textile, Resortecs a développé des fils de couture qui fondent par la chaleur, ainsi qu'un four industriel capable de désassembler les vêtements fabriqués avec ces fils. De quoi permettre d’en séparer les éléments pour les réutiliser. 50 des plus grandes marques textiles au monde collaborent déjà avec Resortecs. Fondée en 2017, la société emploie aujourd’hui 18 personnes.

·       Pourquoi MeDoFly : « Notre technologie est aujourd’hui maitrisée et validée. Nos produits ont déjà été commercialisés sous forme de collections ‘capsules’ et notre équipe est en place. Nous sommes donc en phase de scaling, avec pour objectif de devenir la référence en la matière dans 6 ou 7 ans », confie Christophe Berlo, le CFO. « Le gros du travail dans les années à venir se situe en aval, où nous devons travailler au développement d’un écosystème performant de collecte et de recyclage afin d’accéder efficacement à la matière ».

·       Premier retour : « Nous avons déjà participé à d’autres programmes internationaux. MeDoFly est plus local mais correspond à notre ancrage bruxellois. Les experts que nous rencontrons nous rappellent utilement des conseils déjà entendus ou nous confirment que nous sommes sur la bonne voie, ce qui est rassurant. Les sessions nous permettent aussi se sortir de notre bulle et de croiser les regards avec d’autres entrepreneurs, ce qui est toujours enrichissant ».


Limelight Production

·       En deux mots : Après l’avoir fondée en 2012 au Liban, c’est à Bruxelles que Bilal Lezeik déménage sa société Limelight Production en 2019. Il s’agit de trouver un environnement plus favorable et de se rapprocher de sa clientèle cible. L’agence est en effet spécialisée dans la communication pour ONG et grandes organisations internationales, telles l’UNICEF, Save the Children ou l’OMS. Elle compte 3 employés permanents mais travaille aussi de façon rapprochée avec un pool de 10 experts, projet par projet.

·       Pourquoi MeDoFly : « J’ai entendu parler de MeDoFly par le bouche-à-oreille. Après avoir engrangé plusieurs projets et stabilisé notre présence ici, nous cherchons maintenant de nouveaux relais de croissance, en particulier auprès des organisations implantées en Belgique », explique Bilal Lezeik. « Cela passe par une adaptation de notre business model et d’une connaissance locale pour laquelle j’ai besoin d’un appui. La dimension de réseautage est aussi importante à mes yeux ».

·       Premier retour : « Jusqu’ici, le programme a plutôt répondu à mes attentes, en particulier les modules marketing et innovation stratégique, de même que la session innovation, qui pourrait aussi nous être utile dans la recherche de fonds pour grandir. »

 

ARTAMIS

·       En deux mots : Créée en 2007, Bbuild est une entreprise générale de construction spécialisée dans les petits chantiers de parachèvement intérieur, en BtoB comme en BtoC. La société dispose de tous les corps de métiers. À chaque mission, elle affecte un gestionnaire de chantier dédié au lien avec le client. Elle emploie 25 personnes. Depuis sa création, elle grandit au rythme de 20 % par an.

·       Pourquoi MeDoFly : « Pour assurer la croissance importante de la société, il faut mettre des outils en place. Juridiction, ventes, finances, marketing… un entrepreneur doit être expert dans tous ces domaines. », explique Stan Berg, fondateur et gérant.

·       Premier retour : « Le programme permet d’élargir le réseau, d’écouter des experts et de leur poser des questions. C’est une super façon d’échanger avec d’autres entrepreneurs. Reste que, de façon très terre-à-terre, je rêverais aussi d’apprendre comment ‘sortir le nez de l’opérationnel’ et de trouver des réponses très pratiques, par exemple via des études de cas. »


Découvez-en plus sur notre programme MeDoFly, ici.

Philippe Beco 23 avril 2024
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