Julien Hannequart, juriste dans une multinationale américaine et vigneron

7 février 2019 par
BECI Community

Après une carrière d’avocat entre Rome, Milan et Londres, Julien Hannequart devient juriste dans une multinationale américaine à Bruxelles. Il y a trois ans, il décide de demander un crédit-temps à son employeur pour reprendre le domaine viticole familial. Ce jeune « slasheur » revient sur les raisons qui l’ont poussé à changer de vie.

Julien, tu es ce qu’on appelle en jargon millennials un « slasheur », c’est-à-dire une personne qui cumule plusieurs jobs par envie. Quel a été le déclic ?

Tout est un peu arrivé en même temps, après plusieurs années dans des cabinets d’avocats, j’en ai eu ma claque : trop de hiérarchie et de structure, j’avais besoin d’autre chose. On m’a proposé un job de juriste dans une multinationale américaine à Bruxelles. Cela faisait neuf ans que je travaillais à l’étranger et l’idée de rentrer dans mon pays natal me plaisait bien. L’étape vigneron s’est offerte à moi quelque temps après : on a un domaine viticole familial et mes parents ne pouvaient plus s’en occuper. Soit quelqu’un le reprenait, soit on le vendait. Moi, ça m’avait toujours passionné et j’ai décidé de me lancer.

Comment es-tu parvenu à combiner les deux ?

J’ai commencé à me former tout en demandant de la flexibilité à ma société. J’ai négocié un crédit-temps avec mon employeur : ça permet de diminuer son temps de travail, soit pour une raison et avec une compensation, soit sans raison et donc sans compensation. J’ai négocié un mi-temps, que j’ai pu réaliser en grande partie à distance. À partir de là, une vie extrêmement fatigante a commencé : c’était à la fois galvanisant et exigeant de mener de front deux projets.

Aujourd’hui, les carrières ne sont plus linéaires, tu en es un bel exemple. Comment vis-tu ce grand écart permanent ?

Aujourd’hui, ma conclusion c’est qu’on vit dans un monde qui ne suggère plus assez les passions. Si une passion est suggérée et intégrée par la personne dès son plus jeune âge, il y a des possibilités infinies de faire des choses magnifiques. Le gros problème actuellement, c’est la hiérarchie : c’est vraiment ce qui rend les gens malheureux. Parfois, il suffit de peu pour remettre un peu de liberté dans le travail. Pour ma part, je suis vraiment content de mon crédit-temps. On peut le voir comme une belle fenêtre de dialogue dans la hiérarchie. Une fenêtre qui permet de lever le voile sur son destin personnel et sur son rôle au sein de l’entreprise.

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BECI Community 7 février 2019
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