La mode belge, c’est aussi Bruxelles !

2 avril 2019 par
BECI Community

Une trentaine d’années après les fameux « Six d’Anvers », la mode belge ne cesse de se renouveler et la relève est dignement assurée. Découverte de quatre jeunes créateurs visionnaires et prometteurs. Leur stratégie ? Une mode de niche et un savoir-faire incontestable.  

Valentine Witmeur : la maille ou rien ! 

Le secret de la réussite de Valentine Witmeur ? Un mono-produit qui a de l’allure et de l’élégance : « L’idée m’est venue en pleine nuit, j’ai compris que le vêtement que l’on porte presque les trois quarts de l’année et sur lequel je devais miser c’était le pull ». De cette réminiscence nocturne est née la marque éponyme Valentine Witmeur Lab. 

La jeune créatrice a commencé par une première collection de six pulls en taille unique. Très vite, elle connaît un véritable carton et se fait rapidement un nom en Belgique et à l’international : « Aujourd’hui, je dois préparer les collections en amont, un an à l’avance pour pouvoir les présenter à Paris avant la livraison en boutiques. C’est chaque saison une réelle course contre la montre ! » 

Valentine Witmeur

Façon Jacmin, le denim est légion  

En 2016, quand les jumelles Ségolène et Alexandra Jacmin lancent Façon Jacmin, elles font le pari de créer une garde-robe moderne pour femmes, exclusivement en denim. Le duo est idéal : Ségolène est entrepreneuse et Alexandra, diplômée de La Cambre, a faits ses armes chez Margiela et Jean–Paul Gaultier. 

Aussitôt, les deux jeunes femmes décident de rompre avec les contraintes de la mode en sublimant et en diversifiant une matière souvent cantonnée à des ‘basics’. Elles offrent une collection de vêtements réalisée en denim japonais et confectionnée en Europe par des artisans et spécialistes du denim : « Le Japon est mondialement réputé pour la qualité de ses denims et a su préserver un savoir-faire traditionnel incomparable » 

Pour se faire connaître, les sœurs Jacmin ont acheté un camion vintage et opté pour une boutique mobile. Chaque mois, elles vont à la rencontre de leurs clientes à Bruxelles et Anvers : « À Bruxelles, on s’installe sur le trottoir de la place Sainte-Catherine. Je parle à tout le monde, les clientes peuvent essayer dans la camionnette, c’est très bien agencé. Les gens adorent le concept et ça nous permet d’agrandir notre visibilité »

En parallèle, elles disposent d’un e-shop, de plusieurs points de vente et possèdent deux boutiques physiques, à Saint-Gilles et Anvers. Investies dans la recherche de la matière, elles partagent leur nouveau studio anversois avec le Laboratoire du Denim. 

Façon Jacmain

Alexandra et Ségolène  : jumelles créatrices et entrepreneuses. ©️Patricia Khan

Rivka, des souliers intemporels 

Proposer une alternative à la basket qualitative et abordable, telle est la philosophie de Rivka. Le couple qui se cache derrière la marque est investie du soulier : la famille de Steven est dans la chaussure depuis quatre générations ; quant à Sarah, elle a décidé de plaquer sa carrière d’avocate pour le suivre dans la création de la marque. 

Les chaussures sont créées à Bruxelles et fabriquées en Espagne avec des cuirs italiens et français : « On avait envie de créer un mix entre une chaussure anglaise classique avec de belles matières et patines, twistée avec une semelle extrêmement légère et colorée ». Le couple propose deux collections : « On propose des pièces intemporelles. Aujourd’hui, on a un peu perdu cette tradition de s’occuper de ses chaussures pour les faire durer, c’est dommage » 

Le couple a fait le choix de la vente en ligne : « Souvent, on pense qu’une boutique en ligne occasionne moins de coûts, mais c’est faux. Contrairement à une boutique physique, personne ne passera devant chez vous. Aussi, tout l’argent que vous ne mettez pas dans un loyer, il faut le consacrer à la communication ». Aujourd’hui, Steven et Sarah cherchent à être également distribués dans plusieurs points de vente physiques. 

Rivka

 

4254, l’athleisure belge des championnes olympiques  

Complices sur les pistes d’athlétismes, les deux athlètes olympiques Olivia Borlée et Élodie Ouédraogo ont décidé d’unir leur énergie pour créer 4254, une marque qualifiée d’athleisure (contraction traduite d’athlétisme et de loisirs). Le nom 4254 fait référence à leur record national du 4x100m aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, qui leur a valu une médaille d’argent. 

L’objectif des deux créatrices est simple, elles veulent créer une marque de vêtements de sport qui permette aux femmes de continuer leurs vies en dehors du sport : « Nous voulons offrir aux femmes la possibilité de porter des vêtements qui se transforment et s’adaptent aux différents rythmes de la journée ».  

La marque en est à sa septième collection et connaît un succès international. Les jeunes femmes sont présentes un peu partout à travers le monde : « L’Asie est un très gros marché pour nous et nous allons prochainement avoir un premier point de vente aux États-Unis, à Miami ». Si, en Belgique, la marque se vend très bien sur son e-shop, elle ne possède pas encore de points de vente : « Le consommateur belge a encore du mal à comprendre cette tendance du sportswear pourtant très présente aux USA et en Asie. Je crois que c’est dû au rôle du sport dans la société, qui n’est pas aussi présent chez nous ». 

4254

Les fondatrices Olivia Borlée et Elodie Ouedraogo (au centre) avec leur équipe.

BECI Community 2 avril 2019
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