Lettre ouverte aux informateurs bruxellois : Bruxelles doit continuer à bruxeller !

26 février 2025 par
Lettre ouverte aux informateurs bruxellois : Bruxelles doit continuer à bruxeller !
Beci

« Bruxelles bruxellait » chantait Jacques Brel il y a plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui encore, la capitale est belle, animée et vibrante. Mais pour combien de temps ? La Région risque l’asphyxie, paralysée par des blocages politiques sans fin, une violence liée au trafic de drogue qui s’intensifie et une précarité extrêmement préoccupante. En tant que partenaires sociaux – employeurs et travailleurs réunis – nous avons, la semaine dernière, tiré la sonnette d’alarme. L’impasse politique ne menace pas seulement la stabilité de la capitale et son développement socio-économique, mais hypothèque son avenir. Cette inertie ne peut plus durer.

C’est la raison pour laquelle nous - CEO et Secrétaire générale de Beci et Président et Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles – souhaitons vous interpeller aujourd’hui sur les principaux défis à relever pour notre Région et vous proposer des solutions concertées entre nos organisations, qui ont à cœur de permettre à Bruxelles de continuer à bruxeller !

Un environnement serein au profit des habitants, des travailleurs et des entreprises

Des quartiers jadis animés par le commerce et la convivialité sont fragilisés par des trafiquants et des gangs.

Cette insécurité a des conséquences lourdes : pour les entreprises et les services publics, qui doivent assumer des coûts de sécurité en hausse ; pour les travailleurs, les touristes et les navetteurs qui ne se sentent plus en sécurité lors de leurs déplacements ; et surtout pour les habitants de ces quartiers, qui en souffrent au quotidien ; enfin, pour l’ensemble des Bruxellois, dont la qualité de vie est menacée.

Nous, partenaires sociaux, le répétons depuis longtemps : si Bruxelles ne garantit pas un environnement sûr, elle fera fuir les travailleurs et les habitants. Une Région où l’on craint de prendre le métro ou de rentrer tard nuit à son dynamisme socio-économique et à sa prospérité.

Le gouvernement fédéral a bien annoncé une task force mais sans coordination réelle avec l’exécutif bruxellois, cette initiative risque de rester purement politique : un emplâtre sur une jambe de bois.

Mais un environnement serein ne se réduit pas à une politique de sécurité optimale. Il faut aussi une meilleure concertation entre tous les acteurs de la Région que sont le monde politique, les représentants des employeurs et les représentants des travailleurs. C’est pourquoi nous demandons la conclusion d’un nouvel accord socio-économique tripartite, qui reprenne les priorités partagées des interlocuteurs sociaux représentés au sein de Brupartners.

Nous souhaitons également travailler ensemble, avec tous les acteurs publics et privés, pour relancer l’industrie à Bruxelles, notamment via une politique foncière afin d’augmenter les espaces dévolus à l’activité industrielle et une politique de mobilité et de logistique adaptée. Une industrie connectée avec la ville et ses habitants, qui allie progrès social et respect de l’environnement. 

Nous devons aussi poursuivre la Shifting Economy, pour investir plus massivement dans la transition climatique et promouvoir les entreprises qui s’inscrivent dans une démarche d’impact social et environnemental positif, tout en développant davantage la politique de soutien à la recherche et à l’innovation au profit des entreprises, des travailleurs et des habitants de Bruxelles.

Face aux mesures qui ont été annoncées par le gouvernement fédéral en matière de chômage et de maladie de longue durée, nous devons également revoir la politique de l’emploi et de la formation pour renforcer l’accès et la mise à l’emploi de tous les Bruxellois et accompagner plus rapidement et efficacement ceux qui malheureusement perdent leur emploi. Les questions fondamentales de la discrimination et de la diversité sur le marché du travail, de la lutte contre le travail au noir et le dumping social doivent également faire l’objet d’une attention particulière si nous voulons offrir aux habitants de Bruxelles toutes les chances de trouver un emploi de qualité.

En matière de logement, outre l’évaluation et la pérennisation de l’alliance Renolution, Bruxelles doit mener une politique de rénovation et de construction qui permette à tous les habitants de bénéficier d’un logement décent et de qualité, à un prix abordable. Cela passera notamment par une accélération et une simplification des procédures de permis.

Le budget

Bruxelles est aussi en danger sur le plan financier. La dette régionale ne cesse de s’alourdir, Belfius réduit drastiquement sa ligne de crédit de trésorerie et les agences de notation surveillent la situation de près. Sans gouvernement stable et sans vision stratégique, les coûts d’emprunt risquent de flamber. Avec quelles conséquences ? Moins d’investissements et des coupes budgétaires aveugles dans les politiques sociales et économiques.

Ce marasme affecte non seulement les finances publiques, les services publics, mais aussi les entreprises qui font vivre notre Région. Les employeurs voient se tarir les capitaux nécessaires à leur croissance ; les travailleurs, eux, subissent un climat d’incertitude qui fragilise leurs emplois et leurs revenus.

Les nécessaires politiques sociales et les services aux habitants de Bruxelles ne pourront plus être assurés. Il faut donc d’urgence prévoir les moyens financiers nécessaires au développement socio-économique de la Région, en travaillant tant sur les dépenses que sur les recettes, tout en préservant la dynamique économique et la politique sociale.

Retrouver l’attractivité

Bruxelles doit être à la hauteur de son titre de grande capitale européenne : multiculturelle, dynamique, vivante, innovante et sûre. La Région a besoin d’un gouvernement qui reprenne son destin en main, dans un territoire où habitants, entrepreneurs, touristes et travailleurs se déplacent avec confiance.

Sans action rapide, l’avenir de Bruxelles risque d’être gâché. C’est une menace non seulement pour les entreprises, qui peineront à attirer les travailleurs et les investissements nécessaires à leur développement, mais aussi pour les travailleurs et les habitants de Bruxelles, qui ont besoin de perspectives solides dans un cadre où il fait bon vivre et travailler.

Bruxelles doit continuer à bruxeller et cela encore pour longtemps !


Jean-Michel Cappoen, Président FGTB Bruxelles
Florence Lepoivre, Secrétaire générale FGTB Bruxelles
Thierry Geerts, CEO de Beci
Lisa Isnard, Secrétaire générale Beci


Contacts presse :

Beci : Maïlys Charlier Zenari 
+32 484 86 28 06 
mcz@beci.be

 

FGTB Bruxelles : Annaïk de Voghel 
+32 472 71 99 31 
annaik.devoghel@fgtb.be




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Beci 26 février 2025
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