Le Smart Mobility Hub, à la rescousse de la mobilité bruxelloise

12 mars 2019 par
BECI Community

Mi-février, la mobilité était au centre des attentions sur le site de Tour & Taxis, où différents intervenants du secteur de la mobilité ont participé à un Smart Mobility Hub, sorte de laboratoire destiné à solutionner ce qui constitue le fléau numéro un pour les entrepreneurs bruxellois.

Fin octobre, Tour & Taxis, Extensa et Beci s’unissaient pour convier des entrepreneurs à une visite des installations de Tour & Taxis – doublée d’une réunion de travail – préfigurant ce Smart Mobility Hub (voir notre magazine de décembre). Le vocable désigne un vaste pôle, carrefour de différents modes de transport, dans lequel se concentrent une pléiade d’activités autour de thématiques diverses allant du travail au logement, en passant par les loisirs et le shopping. On rappellera au passage que l’idée d’organiser le Smart Mobilty Hub au sein de cet incontournable site bruxellois, avec la collaboration de l’ensemble des acteurs de la mobilité donc, faisait également sens pour inspirer et développer d’autres projets similaires dans la capitale.

 

Trouver des solutions concrètes et rapides

C’est pour poursuivre ce chantier que les mêmes intervenants se sont longuement réunis mi-février, cette fois pour mettre en place des ateliers collaboratifs et un ‘living lab’, soit une méthodologie moderne et participative impliquant les utilisateurs du site. L’objectif était de trouver à la fois des pistes concrètes et des fournisseurs de mobilité, afin d’effectuer des tests au cours des prochains mois. Car, sans grande surprise, les récents sondages effectués par Beci confirment que la résolution des soucis de mobilité constitue – plus que jamais – la priorité première pour l’ensemble entrepreneurs bruxellois. « C’est de loin la préoccupation numéro une du moment. On est même passé de 60 à 89 % en trois ans ! », détaillait dans son introduction Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci et co-organisateur de l’événement avec Cécile Huylebroek (conseillère emploi de Beci) et la consultante Isabelle Castellyn. « L’objectif, ici, est d’évoquer l’accessibilité des navetteurs et de réfléchir à la meilleure façon d’exploiter des pistes pour combiner l’emploi et la mobilité », indiquait la première, alors que la deuxième complétait : « Ce rendez-vous a pour but mettre en place de nouvelles choses à très court terme ; pas dans 30 ans ! »

L’atelier, qui regroupait près d’une trentaine d’entrepreneurs durant l’après-midi, se scindait en deux parties. La première – la plus longue – croisait les participants, tant francophones que néerlandophones, en trois tables de travail. Il s’agissait pour chacun de décrire au mieux la situation actuelle de Tour & Taxis, en identifiant toutes les solutions envisageables et souhaitées concernant la mobilité. En somme, à comment mieux penser cet immense et important site bruxellois, afin qu’il fonctionne de la manière la plus intelligente et la plus pratique possible. La deuxième, plus brève, consistait à garder les éléments dominants et les plus concrets des discussions.

En guise de présentation, chacun des participants devait préciser de quelle manière il s’était rendu à ce rendez-vous, ce qui a permis de constater la grande variété des modes de transport : de la voiture personnelle – désormais loin d’être prééminente – au train, en passant par la marche, le bus, le co-voiturage, le métro, le train, le vélo et les voitures partagées. Entre autres !

 

« Tour & Taxis évolue mais reste encore un site difficile »

Au terme de discussions longues et passionnées, il a été demandé, dans un premier temps, à trois ambassadeurs de présenter à l’assemblée les éléments les plus significatifs de leur groupe. Ainsi, Pierre Bertin, Manager chez Traject (bureau conseil spécialisé en circulation et en mobilité), était le premier porte-parole : « Aujourd’hui, Tour & Taxis est encore un site difficile à plusieurs niveaux, notamment pour ses problèmes de circulation et les nombreux événements qui s’y déroulent. Il y a des soucis de clarté et de sécurité, ce qui complique parfois la cohabitation, sans oublier des infrastructures routières qui ne sont pas toujours optimales. Nous aimerions donc voir à l’avenir un plan de circulation plus clair, avec plus d’information et de communication. Dans l’idéal, nous verrions d’un bon œil la création d’une application mobile, avec une stratégie commune à toutes les entreprises du site, pour mieux organiser les nombreux transports. »

Rappelant au passage une culture belge « compliquée », Pierre Bertin proposait la mise en place d’un comité spécifique, capable de s’occuper de la problématique de la mobilité sur le site même. Tout en espérant davantage de facilités quant à l’usage des transports. « Avec, pourquoi pas, une philosophie positive, telle qu’on peut la trouver dans une ville comme Amsterdam. »

 

Un quartier qui ne demande qu’à prendre forme

Ambassadeur de la seconde tablée, Guillaume Servonnat, directeur de MaestroMobile (une société qui expérimente les mobilités d’aujourd’hui et de demain), tout en établissant plusieurs parallèles avec son prédécesseur, s’exprimait ainsi : « Tour & Taxis est un site magnifique et qui progresse, mais il souffre encore d’un certain isolement et de certaines difficultés de lisibilité. Une meilleure signalétique compenserait son éloignement des gares et du métro, d’autant que géographiquement, elles ne se situent pas tellement loin. Puis, cela permettrait de sécuriser une avenue du Port réputée dangereuse. Autre point : le site est également complexe pour ses livraisons ; il manque des bornes de chargement électriques ainsi que des espaces de stationnements pour les deux roues. Nous avons pleinement conscience des incertitudes politiques auxquelles doit faire face la Ville de Bruxelles, qui constituent parfois un frein pour chacun, mais nous espérons dans le futur de meilleures connexions, à tout niveau, afin que cette mini-ville puisse réellement prendre forme ! »

Enfin, Ischa Lambrechts (Beci) a lui-même a bouclé cet oral comme troisième porte-parole, en insistant lui aussi sur la signalétique. « Dans l’état actuel des choses, il faut reconnaître qu’il est difficile de promouvoir les nouvelles mobilités. Il serait donc important de pouvoir bien définir les modes de transport (voitures partagées, transports publics…) circulant autour Tour & Taxis, avec davantage d’interconnexions possibles entre ceux-ci, tout en prévoyant une zone de mobilité douce. » Lui aussi se déclarait largement favorable à une plateforme digitale spécifique au site, qui informerait chacun des nombreux événements ponctuels se déroulant sur le site.

 

Les pistes

Le deuxième exercice, suivi d’un vote, a permis de définir, trier et isoler les principaux axes retenus de la journée. C’est ainsi qu’ont émergé les éléments suivants : une stimulation de la mobilité douce et partagée, un meilleur aménagement de l’avenue du Port (avec un plan adéquat), davantage d’informations et de signalisation autour du site, ou encore sa sécurisation. Le canevas de travail ayant clairement été défini, tout semble au point pour poursuivre le travail sur le terrain. Pour aller plus loin, d’autres ateliers seront organisés chaque mois (22 mars, 26 avril, 17 mai et 14 juin), jusqu’à la fin de cette saison.

Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci.

Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci.

BECI Community 12 mars 2019
Partager cet article
TAGS 
Archiver