Parler de licenciement, c’est aborder un sujet à la fois sensible et complexe, où se croisent stratégie, image de marque, responsabilité sociale... et surtout émotions humaines. Ce moment délicat, souvent perçu comme brutal, est pourtant un révélateur discret mais puissant de la culture managériale d’une entreprise.
Aujourd’hui, à la question : « Faut-il se séparer d’un ou d’une collaborateur·ice ? », s’ajoute souvent celle-ci : « Comment le faire sans entacher l’image de l’entreprise ni fragiliser la confiance en interne ? »
Accompagner à chaque étape
Dans un environnement où chaque décision RH peut être exposée et commentée, le licenciement ne peut plus se réduire à un simple acte juridique. Mal conduit, il pourrait compromettre la crédibilité managériale et endommager la marque employeur.
Bien préparé et accompagné, il peut au contraire renforcer l’image d’un leadership responsable et respectueux.
La clé ? L’accompagnement, et notamment l’outplacement, comme leviers stratégiques puissants d’une sortie “gagnant-gagnant”. Qu’il soit proposé volontairement ou dans un cadre obligatoire, cet accompagnement vers un nouveau projet professionnel transforme un départ subi en rebond possible.
Mais il ne s’agit pas d’une solution unique et systématique. Il faut aussi savoir la positionner dans un processus plus global :
- En amont, par un dialogue sincère, transparent et respectueux, qui prépare le terrain et évite les effets de surprise ;
- Pendant, par une posture d’écoute, un soin particulier à la communication et à la personnalisation du dispositif (certain·es collaborateur·ices auront besoin de coaching individuel, d’autres de formations ciblées...) ;
- Et après, en restant ouverts à des échanges post-départ et en favorisant, lorsque c’est possible, des relations de réseau professionnelles, sans couper brutalement le lien.
D’ailleurs, une étude d’Acerta du 28 mai 2020 a montré que plus d’un quart des travailleur·euses licencié·es seraient prêt·es à retourner dans leur ancienne entreprise, et ce chiffre passe à plus de la moitié quand les rapports avec l’employeur·euse étaient bons.
Cette stratégie d’accompagnement de la collaboratrice ou du collaborateur est un investissement à forte valeur.
Pour cette personne, c’est un soutien concret et rassurant. Pour l’entreprise, c’est la preuve qu’elle conjugue exigence et humanité, jusque dans les moments les plus délicats.
Un·e dirigeant·e qui prend soin des départs envoie un signal fort : « Même dans les moments difficiles, nous agissons avec responsabilité et dignité. » Cette posture limite les tensions, préserve la cohésion interne et nourrit la réputation externe. Car les collaborateur·ices qui restent observent et retiennent la façon dont les départs sont gérés. Ce qui se joue à cet instant, c’est aussi la fidélisation future et le niveau d’engagement durable des équipes.
Bien sûr, chaque situation est unique, et il n’existe pas de recette miracle. Mais une chose est sûre : une séparation bien pensée, respectueuse et accompagnée laisse moins de traces amères et peut parfois ouvrir de nouvelles portes.
Dans ce contexte, l’outplacement et les dispositifs d’accompagnement ne sont pas des dépenses superflues, mais un choix éclairé. Un accompagnement structuré devient dès lors un réel investissement stratégique : celui des entreprises qui savent conjuguer performance et responsabilité.
En conclusion, le courage managérial ne se mesure pas à la décision de licencier seul et vite, mais à la manière de le faire. Licencier sans nuire à sa réputation n’a rien d’une utopie. C’est un exercice d’équilibriste exigeant, mais stratégique. Ceux et celles qui y parviennent renforcent leur leadership et la confiance durable autour d’eux et d’elles.
Manager Career Management Daoust
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