Dans l’enseignement pour adultes, anciennement promotion sociale, les professeur·es accompagnent celles et ceux qui ont décidé de revenir sur les bancs de l’école.
Depuis peu, l’Enseignement de Promotion Sociale (EPS) change de nom : on parle désormais d’Enseignement pour adultes. Ce changement, validé par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vise à « mieux » refléter la réalité de ces écoles où les apprenant·es, souvent en reconversion ou en quête d’insertion, s’inscrivent de leur propre initiative. Ardit, professeur de français dans l’enseignement pour adultes, en connaît bien les subtilités et les défis. Il s’est confié à Beci.
Un public adulte, des attentes précises
L’enseignement pour adultes s’adresse à un public très divers, de 16 ans jusqu’à… pas d’âge. Les motivations varient : reconversion professionnelle, amélioration du niveau de langue, recherche d’un emploi. « On enseigne à des adultes qui ont fait le choix d’être là. C’est très différent d’un enseignement obligatoire. Les étudiant·es apprennent parce qu’ils et elles sont capables d’apprendre », explique Ardit.
Dans ses classes, il accueille des personnes venues se former rapidement, souvent dans l’urgence, avec des objectifs précis. Il accompagne les futurs talents aux profils multiples. L’enseignant souligne : « Beaucoup souhaitent devenir aide-soignant·es, assistant·es maternel·les ou travailler dans les maisons de repos. D’autres cherchent tout simplement à mieux vivre dans la société belge francophone. »
Apprentissage linguistique et intégration culturelle
Enseigner le français à des adultes allophones, c’est enseigner la langue cible, mais aussi ce qu’Ardit appelle la « langue outil » : « On apprend le français… en français, pour atteindre le français. C’est à la fois technique et humain. L’enjeu, c’est la réinsertion, l’autonomie, la capacité à vivre et à travailler en français. »
Les modules sont courts – deux à cinq mois – et ciblés. Pas question d’enseigner de manière exhaustive ou « de faire de la grammaire pour faire de la grammaire. » Il faut aller à l’essentiel et prioriser les besoins immédiats.
Mais la langue n’est qu’une partie de l’équation. Les enjeux interculturels sont omniprésents. « Dans une même classe, j’ai parfois une dizaine de nationalités différentes qui viennent avec leurs propres habitudes et cultures du monde professionnel », confie l’enseignant.
Et puis, il y a cette satisfaction discrète, mais précieuse: « Quand un·e étudiant·e vient me voir après plusieurs mois pour me dire qu’iel a trouvé un emploi. Bien sûr, je ne sais pas si c’est grâce à nous… mais je me plais à penser que nous avons joué un rôle dans son parcours. »
En toile de fond, l’enseignement pour adultes est aussi un outil discret, mais essentiel pour répondre aux besoins du marché du travail bruxellois. En ce sens, Beci agit à travers ses deux écoles de formation continue : EPFC et CVO Semper qui accueillent chaque année près de 30.000 étudiant·es.