Rezalliance chez BECI : l’inclusion face au travail

24 mai 2024 par
Era Balaj

Ce 23 mai, Rezalliance, une organisation suisse engagée dans la lutte contre le harcèlement et les discriminations dans le milieu du travail, s’est rendue chez BECI. La fondatrice Joëlle Payom a invité toute une série d’expert·es à s’exprimer sur l’importance de l’inclusion dans le monde professionnel.


La discrimination et le harcèlement au travail concernent un belge sur trois. D’après Securex, entreprise spécialisée en ressources humaines, 32% des salarié·es ont déjà été confronté·es à un comportement de violence ou de harcèlement lié à un critère de discrimination (origine ethnique, nationalité, couleur de peau, genre, handicap, âge, …). En Belgique, la loi protège les travailleur·euses contre la discrimination et le harcèlement dans le milieu professionnel. Pourtant, ce chiffre reste le même (ou change très peu) d’année en année, déplore Kris De Meester, Directeur en charge de la sécurité, de la santé et bien-être au travail de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB).

À l’échelle internationale, plus de 50% des employé·es ont été victimes de harcèlement et/ou de discrimination au cours de leur vie professionnelle. Face à ces constats, Joëlle Payom, fondatrice de Rezalliance, association suisse engagée dans la lutte contre le harcèlement et les discriminations dans le milieu du travail, ne reste pas de marbre. Ce 23 mai 2024, elle s’est rendue chez BECI, afin d’en discuter autour d’une table ronde. Pour Joëlle Payom, aborder la discrimination et l’inclusion au travail à Bruxelles est avant tout un choix stratégique : capitale de l’Europe et carrefour de la politique internationale, il s’agit d’une façon tactique d’élever ces enjeux au-delà des frontières.

L’équité à rude épreuve

« Malgré les nombreuses études et données alertant sur le problème et son impact pour la santé et l'économie, aucune des 140 journées internationales du calendrier de l'ONU n'était consacrée à ce fléau. Pour pallier ce manque, nous avons donc décidé de lancer une initiative pour instaurer une Journée spéciale afin de braquer les projecteurs sur cet enjeu majeur d'entreprise et de société », indique Joëlle Payom. Engagée dans la lutte contre le harcèlement et les inégalités dans le domaine professionnel, elle lance alors la « Journée Internationale contre le harcèlement et pour l’inclusion dans le monde du travail du 24 mai » en 2022. « Une telle initiative nécessitait d'être adoubée par un grand nombre de personnes et d'organisations pour démontrer sa pertinence », reprend-elle.

 « Pour lutter contre le harcèlement, il faut travailler sur la prévention », soutient Patrick Charlier, directeur de UNIA (Institution publique de lutte contre la discrimination et pour l’égalité en Belgique). Durant la table ronde à l’initiative de Rezalliance, Lieve Verboven, directrice de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour l’Union Européenne et les pays du Benelux, explique : « La plupart des victimes de harcèlement ou de discrimination au travail l’ont été plus d’une fois. Généralement, ce sont des personnes qui, au cours de leur vie, ont déjà été discriminées pour leur couleur de peau, handicap ou religion. »


Définir pour agir 

La discrimination au travail n’est pas toujours simple à définir. Elle peut être intentionnelle ou non-intentionnelle, explique Kris De Meester. « La moitié des employeurs, et parfois même les travailleurs, pensent que le comportement non-intentionnel n’est pas considéré comme de la discrimination ou du harcèlement », intervient-il.

D’après le Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale, on parle de discrimination directe lorsque, sur base de l’un des critères protégés (origine ethnique, nationalité, couleur de peau, genre, handicap, âge,…), une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre personne. Elle est indirecte lorsque une remarque qui peut sembler neutre cause un désavantage « pour les personnes présentant un critère protégé. »

Présent à la table ronde, Bernard Clerfayt, le ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation professionnelle, rappelle que la Belgique fait partie des premiers pays à faire des tests de discrimination à l’embauche. Avec Actiris (Organisme régional chargé de la politique de l'emploi), « nous promouvons la diversité dans les entreprises », déclare-t-il avant de préciser que près de 300 entreprises ont été récompensées pour leur inclusion.

Avec Actiris, BECI organise un atelier sur le recrutement inclusif, le 18 juin.
Plus d’informations ici :  https://www.beci.be/event/le-recrutement-inclusif-1252/register

in ESG
Era Balaj 24 mai 2024
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