Bruxelles, le 17 juillet 2025 - Une fête nationale sans Gouvernement, voilà une mise en scène dont Bruxelles se passerait bien. Il faut dire qu’ici, on a inventé une nouvelle forme d’art politique : la « politique quantique ».
Une coalition à la fois là… et pas là. Comme un qubit d’ordinateur quantique, ou même en physique quantique, où une particule peut être dans deux états en même temps. Une gouvernance de Schrödinger, en somme : on ne sait pas si elle existe, mais on continue d’en parler.
Des négociations qui effleurent l’accord pour mieux le fuir, une mise en scène de l’immobilisme qui frôle le surréalisme… Ce serait presque drôle… Mais la Région, elle, n’a plus envie de rire. Le blocage institutionnel pèse de plus en plus lourd sur les entreprises, les citoyen·nes, les services publics, et sur l’image de Bruxelles.
En coulisses, le chaos monte
Chantiers à l’arrêt, rénovations suspendues, situation budgétaire en chute libre, bientôt des milliers de chercheurs·eusesd’emploi sans indemnité… La Région tient bon, mais à quel prix ? Pas de Gouvernement, c’est :
- Aucun cap stratégique ;
- Une gouvernance de l’entre-deux ;
- Des arbitrages reportés sur tous les fronts : emploi, logement, social-santé, sécurité ;
- Une confiance qui s’effrite, tant chez les Bruxellois·es que chez les acteurs économiques ;
- Un
affaiblissement de l’image de Bruxelles.
Et pourtant, dimanche, on y a cru. Lundi soir, rideau. Qui joue encore à quoi ?
Sortir de l’entracte : les cinq scènes à rejouer
Beci ne demande pas l’impossible, mais du courage, ainsi qu'une vraie relance autour de cinq chantiers prioritaires :
- Confiance : redonner espoir aux 1,2 millions de Bruxellois·es et aux plus de 100.000 entreprises qui attendent des décisions.
- Simplification administrative : moins de paperasse, plus d’agilité pour les entreprises.
- Soutien à l’emploi : mener une politique de l’emploi et de formation à la hauteur des enjeux, réduire le chômage etinvestir dans les métiers qui recrutent.
- Soutien aux secteurs économiques : réactiver des leviers comme les primes Rénolution pour allier transition et emploi local.
- Protection sociale : assurer les besoins fondamentaux, comme la santé etl’accompagnement social (sans-abrisme, santé mentale, lutte contre les assuétudes).
- Attractivité économique : sans stabilité politique, pas de dynamique économique durable.
Les entreprises bruxelloises continuent d’avancer, malgré tout. Elles investissent, innovent, forment, embauchent. Néanmoins, elles ne peuvent porter seules le décor. Beci, la voix des entreprises bruxelloises, appelle solennellement les responsables politiques à sortir de ce mauvais théâtre. Elle invite à ranger les masques et les projecteurs et à s’asseoir, vraiment, pour former un Gouvernement de coalition…
À l’approche du 21 juillet, levons le rideau.