Brussels Business Map : un outil inédit au service des entrepreneur·es

9 octobre 2025 par
Philippe Beco

A Bruxelles, il existe pléthore de solutions pour qui veut être accompagné·e dans ses ambitions entrepreneuriales. « The Map » a entrepris de les répertorier sans exceptions.

Être la capitale belge de l’entrepreneuriat, cela se travaille…. Et Beci a tenu, une fois encore, à faire œuvre utile. Elle fournit aujourd’hui aux jeunes pousses, aspirant·es  entrepreneur·es et entreprises de toutes tailles une cartographie complète et en ligne de l’ensemble des acteurs et initiatives susceptibles de les soutenir dans leurs activités.

Un important travail d’éclaircissement qui intéressera aussi les étudiant·es, chercheur·ses ou toute personne intéressée par le paysage bruxellois, complexe il est vrai, de l’appui à l’entrepreneuriat. « Avec deux étudiants en Master de Solvay - Mohamed Essoussi & Édouard Maurin -, et l’équipe de Beci, nous avons voulu identifier et documenter toutes ces organisations. Un travail de longue haleine, mené à la fois en ligne et sur le terrain », explique Alain Heureux, qui a dirigé cet important projet.

Brussels as a Service

Pour ce faire, l’équipe s’est naturellement appuyée sur une entreprise de la région. Spécialisée dans l’étude et la visualisation à travers le développement de cartes intelligentes, DataScouts a développé un outil intuitif, véritable carte du Brussels as a Service, gratuitement accessible sur beci.be.

« The Map » reprend ainsi tout ce que Bruxelles compte d’acteurs impliqués dans l’entrepreneuriat, en pas moins de 497 points. On y dénombre 30 incubateurs avec, à côté des historiques EEBIC, GREENBIZ, StartLab ou Beefounders, des structures moins connues. Comme Seven Seed, qui ouvre un programme spécifique aux fondateur·ices tech américain·es souhaitant « commencer une nouvelle vie en Europe ». Ou encore le collectif Fais le toi-même et son « Programme d'accompagnement décalé et déterminé ».  Au rang des accélérateurs, Syndicate One, ScaleFund, Hexa ou The Faktory, mais aussi une vingtaine d’autres, dont Entreprenoires, qui promeut l’entrepreneuriat et l’expertise afro-belge féminins. 

La carte indique encore les centres de recherches, comme le FARI de la VUB, dédié à l’IA ou l’antenne bruxelloise d’IMEC. Elle répertorie aussi 45 fédérations sectorielles, « importantes pour tout CEO qui souhaite se connecter avec son secteur », souligne Alain Heureux.  N’oubliant personne, les concepteurs ont aussi inclus les acteurs éducatifs, académiques, de formation – Actiris, Digital city, la Cité des métiers et plusieurs autres - les médias et éditeurs économiques, ou encore les réseaux en ligne.

Rencontres et collaborations

​Eléments clés de l’écosystème, nombre de partenaires financiers et autres structures spécialisées figurent également sur la carte. « De nombreux projets bruxellois impliquent à la fois le privé et le public. Ce dernier investit près de 500 millions d’euros dans l’entrepreneuriat », souligne Alain Heureux. A côté de Hub.brussels, il évoque notamment finance&invest.brussels et Innoviris. Cet été, l’agence annonçait le financement de 17 nouveaux projets en IA générative pour plus de 830.000 euros. Parmi beaucoup d’autres, on retrouve encore Citydev, qui accompagne dans la recherche d’espace, ou encore BRUSCEFO, spécialisée dans le soutien aux projets du secteur alimentaire.

La carte reprend aussi les lieux de coworking ou d’événements car « un écosystème, c’est aussi et d’abord des femmes et des hommes qui échangent et collaborent. Et il n’y a pas que le B19 ou De Warande pour se rencontrer », poursuit Alain Heureux, pointant notamment la Tricoterie ou Roller Coaster, la communauté de femmes entrepreneures fondée par Clio Goldbrenner et Emilie Duchêne. Les dirigeantes trouveront d’ailleurs, via l’outil, nombre d’autres structures qui leur sont spécifiquement dédiées. « Ouverte à tous les genres et toutes les cultures, The Map reflète la diversité et l’inclusivité de Bruxelles », ajoute-t-il.

Un écosystème très dense

La plateforme donne à voir l’incroyable vitalité de l’écosystème. Tel un concentré, BeCentral, regroupe à la fois des jeunes pousses, des sociétés en croissance, des acteurs de la formation, des investisseurs (via BeAngels) ainsi que l’atelier digital de Google, le centre d’expertise de Proximus en IA et cybersécurité, ou l’Orange Digital Center, un vaste pôle dédié aux initiatives d’inclusion digitale et d’innovation.

Alain Heureux mentionne encore le suédois Norrsken. Le plus gros fonds d’investissement pour l’amorçage à impact en Europe a récemment installé son antenne bruxelloise dans le quartier européen. Et puis il y a WAT. Lancé par Thibaud Elzière sur le modèle du Station F parisien ou du Wintercircus gantois, cet ambitieux incubateur dédié aux start-ups européennes de l'IA, de la transition énergétique et de la santé, ouvrira ses portes en novembre dans une ancienne centrale électrique d’Ixelles de plus de 10.000 m².

Une carte évolutive

Dopée à l’IA, la plateforme intègre des outils d’actualisation et d’enrichissement des données en temps réel. Le projet a ainsi pu évoluer au-delà de la mission initiale et la plateforme pourra aisément s’adapter aux autres développements à venir.  « J’encourage les acteurs concernés à visiter The Map et nous faire part de tout changement », ajoute Alain Heureux, qui sait mieux que quiconque que pour conserver sa valeur, une base de données se doit d’être constamment mise à jour.

Quel regard porte-t-il lui-même sur l’écosystème de soutien bruxellois ? « Il reste des efforts à faire pour diminuer la complexité administrative », insiste-t-il, louant à cet égard plusieurs initiatives comme la Fast Lane de Partena Professional ou la nouvelle application BelDoc. « Et puis, il faut rester ambitieux, surtout pour les entreprises de deux ou trois ans d’âge, qui ont souvent tendance à stagner ou à quitter Bruxelles quand elles grandissent. Start, scale… and stay in Brussels serait mon message. Enfin, la puissance d’un écosystème ne s’exprime vraiment que lorsque ses différents acteurs collaborent efficacement. Il y a là, encore matière à progresser ».


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